Cosmos

 


 Dans mon vol plané
J'observe
La dérive de mes océans
Intérieurs 

 Mon souffle suit le pinceau 
Des vibrations
Qui fait entendre
 La musique des sphères



Immersion



L'espérance
Creuse son lit
 
 Sa course échevelée
Vient d'écrire une partition
Hors de portée
Qui épanouit 
Les courbes 
De nos accueils


Au bout du tunnel

 


Le vent goûte
A ma chevelure
Qui se gonfle
Sous les embruns 
 
Je lui laisse le soin
D'effacer les balises 
 De mon regard horizontal
 
Je ferme les yeux
Dans la lumière
 
 
 
 

 

 

Enlacement




Loin des alignements

J'écoute
 Ce que chuchotent
Toutes tes saisons
S'échangeant
Avec malice
Le secret
De leur éclat


Trouble



Je prends la forme de l'eau
Pour recevoir
Tes images

Et au détour d'un souffle
Nous nous laissons
Mélanger
Jusqu'à
La possibilité
D'un nouveau monde

Braises



Tu gis solitaire

Mais déjà tu donnes
En offrande
Ta force 
A la terre
 Qui n'est plus que
Crépitement

Je foule
Tes couleurs

Diapason



Comment peuvent-ils
Changer nos gestes
 En barrières
 Quand ils ne sont
Qu'ouvertures
Vers un monde

De résonances









Adagio



Caresse de l'arbre
Sous la peau

Frisson
 Quand l'horizon 
Annonce le voyage
En terre de fusion
 

Liens




Alors qu'ils t'ont réduit
A l'incomplétude
Ton imagination
Poursuit le dessin
Au-delà du cadre 

Même si tu reposes
En équilibre fragile
Au bord du monde

C'est toi qui me soutiens

A venir



Nous attendons le dessin
De vos gestes
Sur la toile vierge
Pour apprendre
Un autre
 Langage 


J'ai envie d'oublier

J'ai envie
De me laisser 
Danser


Franchissement


Partir bientôt
Emprunter une route
Qui ne cherchera pas
A circonscrire les rêves
  
Sortir du cadre 
Et se rendre 
Au croisement des couleurs
Quand le jour se déleste 
de ses mesures

Viendras-tu
Au rendez-vous
 
 
 

Sursaut



Je me réveille
avec le goût
de la révolte

Je chante
à poings fermés


Mon cri  se fige
  aspirant le bleu du ciel 
J'en mélangerai
toutes  les nuances
dans le long poème du départ

Fil d'Ariane




Ta force
Miroite
A la surface
Des lendemains
 
Je te choisis 
Pour guide
Là où les traces 
Sont à réinventer






Fertilité



Creuser
Jusqu'aux racines
De l'absence
 Pour qu'émerge
La sculpture
En terre 
D'errance




Le grand saut



Avant de t'abandonner
Aux  remous
Du courant

Tu invoques
Une dernière fois
La lumière
Qui t'accompagnera
Lors de la traversée


Morcellement




Ils étaient venus 
Se mesurer
A l’espace

Ils n'ont pas entendu 
Le départ   

Le compartiment 
Les a repris

 Ils se laissent 
Emporter
Leur rêve appuyé 
Contre
La frêle cloison


Sève



Ta présence tentaculaire
Indélébile
 S'immisce
Dans la doublure des jours

Elle irrigue 
Le parchemin
De mes voyages



Vibration


Ta mélodie a fissuré  
Le tableau noir
Elle a glissé 
Sur les ardoises

A l'école buissonnière 
Je me suis réveillée 
Dans le bain révélateur 
De ta voix paysage


Tempête


Farandoles sourdes
Rafales d'hésitation

Tu t'agrippes
A l'horizon
Où se réfugient
D'autres sillons


Dénouement



Le temps tresse
l'attente

Le ressac de mes pensées
ne cesse d'écrire ton nom
à l'ombre 
de l'espérance 

Je quitte le bord


Vrille



Arrêt 
En plein élan
A la station hors du temps

Tu prends ton billet
Tu tisses tes idées
Pour un détour

Tu te glisses
Dans le cocon
 T'abandonnant
A la lente transformation



Vitraux








Je te cherche
Parmi les éclats

Et s'il fallait maintenant
Se confondre au vent


Avant de te rejoindre





Sans terre



Ce qu'ils ne savent pas
c'est qu'ils n'ont pas tout
arraché 


Ces jours-là
Ton corps
criblé de cris
 retrouve le cercle
et danse



Aparté


Sur la jetée
Des paroles glissent
A voix basse

Au bout de leur course 
Je les recueille
Pour apprendre
La langue
Des silences

Ancre



Tache sur le buvard
De l'enfance
J'ai absorbé
L'interrogation
Qui creuse ma voix


Je me ramifie
Jusqu'à ton regard


A bout de souffle




Suivre le cours
Des pensées
Qui éveille les berges
Du passé

Trouble
Tremblement
Avant que la clameur
Du retour 
 T'aspire 

Indéfiniment


Chambre d'écho



Dilution 
De nos étreintes

Dans le lent chaos
Des saisons écloses
Je te devine et 
Tu m'inventes


Vertige




Les spirales récitent 
leur chapelet
avide

Et toi, sur le fil
du doute,
tu t'extirpes
de la litanie

Tu tombes à
rêve déployé



Trêve



Hors de leur gangue
Les perles
Goûtent au dérapage

 Elles quittent
Les étalages 
Pour s'écouler
Dans les rivières éphémères
De nos imaginations 
Clandestines


Répit


Native de l'entre-deux
Tu offres
Ta version

Ébauche
Après la pluie
D'un monde 
Pétri
De tes mélanges

Battement



Si nos vies se quadrillent
Si elles tirent le trait
Sur  l'équivoque
Si elles nous laissent 
Au pied du mur

Nous nous rejoindrons 
Pour tromper
Les rangs


Sursis


Paysage de craie

Ta venue
Déjoue l'effacement
En embuscade

Le tableau
S'ouvre
Au crissement de tes pas

 
 

Aurore



 

Votre légèreté
Esquive
Les engrenages

L'horloge s'est tue

Seul le sillage
De votre désir
Donne l'indication
Du départ

Apesanteur


Nos courses s'égratignent
Aux barrières
Des finitudes

Vos gestes les éloignent
Ensemble
Nous les traversons

La couleur de vos jeux
Effacera
Nos étroitesses



Foyer



Les arceaux brisés
Dessinent d'autres
Ondulations
Sur les eaux 
Parlant la langue
D'autrefois

La nuit hésite 


Aux antipodes



Fuyant les cadrans
Nos corps aux souvenirs 
De branchages
Agrandissent l'horizon

Nos chemins se cabrent
Pour d'autres 
Commencements




Escapade


Abri
Tapissé de vos ailleurs

Vos yeux clos
Composent
La symphonie du jaillissement

Les notes
 S'écriront
Hors de portée 


A l'angle



La pierre en sourdine
A construit
Son dédale

Ta peau déjà
En détourne le tracé
Donnant naissance
Au détroit
De l'imaginaire



Hors-jeu




Lever de rideau
sur
un jour dépouillé

La ligne droite
parle en lettres majuscules

La lisière a absorbé
mes vies
inarticulées


Flamboiement


Couleurs tombées
Du ciel
Pour échanger leur souffle

Balbutiements
Du peintre

Il racontera 
Les mariages défiant
Les interdits